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Accorder un Djembé

Comment accorder un Djembé ? Ou encore, comment faire pour qu'il sonne autrement que comme une casserole ? Lisez les quelques lignes qui suivent...

Tout d'abord il faut que l'instrument soit monté avec une bonne peau, ni trop fine ni trop épaisse, et assez solide surtout pour que l'on puisse la tendre en toute confiance...

Ceci réalisé, supposons que le Djembé soit déjà un peu tendu : il faut alors tapoter la peau avec le bout du doigt (par exemple l'annulaire) , en choisissant deux zones bien précises:

  • à 8-10 cm du bord.

  • presque tout au bord (environ une phalange ou un peu moins)

On peut alors entendre deux sons assez distincts par leur hauteur : le premier correspond grosso modo à la principale fréquence que l'on peut trouver dans une bonne tonique, tandis que le deuxième, environ une quinte plus haut, se retrouve dans un claqué courant (les Grands Maîtres vont chercher les leurs beaucoup plus haut...). Une fois ce second son bien distingué, en continuant à tapoter tout autour du Djembé, on s'aperçoit généralement qu'il n'est pas le même partout : on peut même trouver les deux points, diamétralement opposés, où il est le plus aigu, et découvrir que les deux points où il est le moins aigu correspondent au diamètre perpendiculaire au premier. (L'autre son, lui, est le même partout.)

Première opération :

Faire disparaître ce déséquilibre en tirant les verticales de façon que le "son du bord" soit le même tout autour. Personnellement, je m'arrange même pour qu'il soit légèrement plus aigu sur le diamètre transversal (perpendiculaire à l'échine) car la peau n'a pas la même élasticité dans les deux sens (ventre-ventre et tête-queue), et ce léger déséquilibre disparaît alors automatiquement lors de la tension "définitive".

Deuxième opération (qui peut d'ailleurs être réalisée en même temps que la première) :

Le "son du bord" doit correspondre au moins au La 440 Hz de la gamme occidentale, sans quoi il faudra faire beaucoup trop de noeuds transversaux avant d'obtenir un son satisfaisant. Il est donc nécessaire de tirer suffisamment les verticales, éventuellement à l'aide d'un bâton, avant de passer à l'étape suivante.

Troisième étape :

Il faut maintenant accorder proprement dit le Djembé, en réalisant les noeuds transversaux. Il vaut alors mieux procéder par demi-tours complets, car sinon, les précautions prises précédemment seront inutile et le déséquilibre reviendra...

La hauteur idéale dépend de nombreux facteurs : le timbre propre de la peau, relié entre autres à son épaisseur, et le rôle que le Djembéfola tiendra avec son instrument parmi ses amis : le soliste doit avoir un Djembé très tendu, alors que les accompagnateurs se contenteront d'une tension plus modérée. L'un des accompagnateurs peut d'ailleurs endosser le rôle du "Djembé basse" et devra alors être accordé assez sensiblement plus bas que l'autre (ou que les autres).

Les hauteurs (toujours pour le "son du bord") se répartissent alors entre le La 440 cité plus haut et le Mi 660 (une quinte plus haut). Exceptionnellement, on peut rencontre un Djembé accordé en Fa (~700 Hz), mais le son devient trop sec à cette hauteur, et on peut se demander comment la peau ne se déchire pas sous cette tension... Les Grands Maîtres tels Famoudou Konaté ou Mamady Keïta sont généralement accordés entre Do# (~550 Hz) et Ré# (~620 Hz) (ce qui ne signifie pas qu'ils utilisent un accordeur ! Une bonne oreille devrait toujours suffir...). Leurs accompagnateurs, quant à eux, sont approximativement entre La (440 Hz) et Do (~520 Hz).